La maladie de Buerger (ou thromboangéite oblitérante) est une artériopathie inflammatoire rare touchant les vaisseaux de petit et moyen calibres.
Dr Jérome PERDU - HEGP - Service de Médecine Vasculaire du Pr Fiessinger - Paris - Centre de Référence des Maladies Vasculaires Rares - Département de Génétique (Journée de Cochin - Novembre 2006) Ses causes et ses mécanismes restent inconnus même si le tabagisme y joue un rôle certain. Le diagnostic de maladie de Buerger reste un diagnostic d’exclusion qui ne peut être porté qu’après avoir éliminé une cause emboligène, une thrombophilie ou une maladie de système. Elle survient typiquement chez un jeune homme fumeur, atteignant les quatre membres. Les symptômes artériels se manifestent volontiers aux membres inférieurs par une claudication plantaire sans abolition initial des pouls, et aux membres supérieurs par un phénomène de Raynaud. Ailleurs, la maladie est inaugurée par un trouble trophique, initialement ischémique. Mimant un panaris particulièrement douloureux et évoluant de manière torpide vers une gangrène pouvant nécessiter un geste d’amputation. Des thromboses veineuses superficielles fugaces et migratrices (« phlebitis saltans ») peuvent accompagner les signes artériels. L’artériographie confirme l’atteinte artérielle distale pure et peut mettre en évidence une circulation collatérale de suppléance prenant la forme d’artères en tire-bouchon correspondant aux vaso-vasorum (artères « hélicines »). Le traitement repose sur l’éviction complète et définitive de toute intoxication tabagique, sur des mesures préventives drastiques de la survenue de troubles trophiques (éviction des traumatismes) et sur des soins locaux soigneux des lésions constituées. Dans de rares cas, des perfusions d’iloprost ou une chirurgie limitée de revascularisation peuvent permettre de passer le cap de la cicatrisation. Le pronostic est avant tout fonctionnel, lié aux amputations successives dont le risque est maximal lorsque l’intoxication tabagique est poursuivie. |