Trouble panique, les phobies, les TOC, les syndromes psychotraumatiques, le trouble anxieux généralisé.
Dr Philippe NUSS - Praticien hospitalier - Service de Psychiatrie et de Psychologie Médicale du Pr C.S. PERETTI - Hôpital Saint-Antoine - Paris - INSERM U 538 (Journée de Cochin - Novembre 2006) La classification actuelle des troubles anxieux les sépare en différentes catégories a priori indépendantes. On distingue ainsi, du plus aigu au plus chronique : l’attaque de panique le trouble panique le trouble stress post-traumatique (PTSD) les phobies les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) le trouble anxieux généralisé (TAG)
Chacun des troubles a une spécificité qui le distingue des autres: le trouble panique est-il caractérisé par le déclenchement spontané d’attaques de panique séparées par des intervalles libres habités par l’anxiété anticipatoire relative à leur réapparition la symptomatologie anxieuse paroxystique du PTSD est consécutive à un événement bien identifié, externe au sujet, qui va déclencher à distance du trauma, notamment des attaques de panique la phobie et l’obsession se distinguent, théoriquement, par le fait que dans la dernière, c’est l’intrusion dans la pensée du patient d’une idée associée à une catastrophe potentielle qui est à l’origine de l’angoisse. Dans la phobie, c’est un objet ou une situation réels, externes au sujet (un animal, une situation), qui vont susciter la peur le TAG a longtemps été considéré comme une entité résiduelle correspondant à une anxiété flottante d’intensité modérée, mais très durable et n’ayant pas les critères des troubles déjà nommés. Aujourd’hui, le TAG est défini avec des caractéristiques précises. Il s’agit d’une anxiété prenant la forme d’un souci associé à une anxiété importante pour des préoccupations de la vie quotidienne qui ne justifient pas une telle inquiétude (retard des enfants après l’école, peur que survienne un accident lorsqu’on conduit…) Cet édifice classificatoire qui segmente les troubles anxieux, s’il est heuristique dans le soin et utile pour la recherche, pose en réalité de nombreuses questions. La principale est que la plupart des patients anxieux sont comorbides et labiles, c’est-à-dire qu’ils présentent, soit concomitamment, soit successivement plusieurs troubles affectifs posant la question de l’existence d’un spectre de l’anxiété. Préalablement au DSM, les troubles anxieux étaient regroupés autour d’un autre modèle explicatif unitaire, le modèle pyschanalytique, les différents troubles étant expliqués par les mécanismes de défense mis en jeux par les patients. Une position médiane existe aujourd’hui ; elle considère les troubles anxieux dans une perspective comportementale et cognitive. Cette approche distingue, pour chacun des troubles identifiés par le DSM, des patterns cognitifs et comportementaux sur lesquels il est possible d’agir par les thérapies comportementales et cognitives. En tout état de cause, la pathologie anxieuse reste dépendante dans son expression du contexte au sein duquel elle se développe et, à ce titre, doit intégrer des aspects familiaux, culturels et sociétaux. |